Ces jours où la maladie semble s’effacer, profitons-en !
La fibromyalgie est une maladie aussi complexe qu’imprévisible. Pour ceux qui en souffrent ou qui accompagnent un proche, elle est synonyme de douleur chronique, de fatigue extrême, et parfois de désespoir. Pourtant, il existe ces jours où la douleur semble s’éloigner, offrant un répit, une pause. Mais pourquoi ces moments surviennent-ils ? Et surtout, que signifient-ils ?
Ces questions intriguent autant qu’elles divisent, car elles touchent à un sujet souvent tabou. À travers ce texte, je souhaite explorer ces moments d’accalmie, leurs mystères, et ce qu’ils nous apprennent sur la maladie et sur nous-mêmes.
Les jours de répit : une énigme médicale
Les chercheurs s’accordent à dire que la fibromyalgie est difficile à comprendre, et les fluctuations des symptômes ajoutent encore à ce mystère. Pourquoi certains jours semblent plus supportables que d’autres ? Voici ce que nous savons :
Un rôle clé du système nerveux :Les études montrent que la fibromyalgie est liée à une hypersensibilité du système nerveux central. Ces jours de répit pourraient être le résultat d’un “redémarrage” temporaire de ce système, une pause dans la transmission des signaux de douleur.
L’impact du stress et du sommeil :Une meilleure qualité de sommeil ou une diminution du stress peuvent parfois apaiser les symptômes. Mais ces facteurs ne suffisent pas toujours à expliquer les longues pauses observées chez certains patients.
Les facteurs extérieurs :La météo, l’alimentation ou même le rythme hormonal peuvent jouer un rôle. Mais là encore, ces déclencheurs varient énormément d’une personne à l’autre, rendant toute généralisation impossible.
Une maladie qui ne se soigne pas
Il est essentiel de le rappeler : la fibromyalgie ne se soigne pas. Il n’existe pas de traitement curatif, seulement des approches pour soulager les symptômes. Ces approches varient d’une personne à l’autre : médicaments, thérapies alternatives, changements dans le mode de vie, etc.
Pour ma part, avant de tomber malade, je n’étais jamais malade. Pendant 20 ans, je n’ai pas connu de véritable problème de santé. Comme beaucoup de personnes atteintes de fibromyalgie, je menais une vie saine et active. Cela montre bien que cette maladie n’est pas liée uniquement à un mode de vie ou à une mauvaise hygiène. Elle peut frapper n’importe qui, sans prévenir.
Pourquoi ce sujet est-il tabou ?
Ces moments d’accalmie sont souvent difficiles à évoquer. Pourquoi ?Parce que, lorsque nous disons “Aujourd’hui, ça va mieux”, nous avons peur que notre maladie ne soit plus prise au sérieux. Ces jours de répit peuvent donner l’impression que la fibromyalgie n’est pas une maladie grave ou constante.
Prenons un exemple concret : après avoir publié une réflexion sur ces moments de répit, une personne a commenté :”Pour commencer, la fibromyalgie n’est pas une maladie mais un symptôme… et pour finir, dégagez les gens toxiques de votre vie et vous n’aurez plus rien. Tout le reste n’est que du bla bla.”
Ce type de réflexion met en lumière le scepticisme auquel les malades font face. Il traduit une incompréhension profonde de ce qu’est la fibromyalgie. Malheureusement, ce genre de commentaire peut non seulement blesser, mais aussi isoler davantage ceux qui vivent avec la maladie.
Les impacts émotionnels des moments de répit
Ces jours d’accalmie ne sont pas qu’un soulagement physique ; ils jouent aussi avec nos émotions :
L’espoir fragile : Lorsqu’un matin on se réveille sans douleur, on se dit : “C’est fini. Je suis guéri(e).” On commence à planifier, à rêver. Mais cet espoir peut être brutalement brisé.
La peur du retour : Même dans les moments de calme, il y a souvent cette angoisse en arrière-plan : “Quand est-ce que ça reviendra ?”
La culpabilité : Certains malades se sentent coupables d’aller mieux, comme si ces jours remettaient en question leur diagnostic ou leur souffrance.
Le rôle des proches et la perception extérieure
La fibromyalgie ne touche pas seulement les malades, mais aussi leurs proches. Ces derniers, qu’ils soient des partenaires, des amis ou des enfants, vivent souvent dans une incompréhension face à l’imprévisibilité de la maladie.
Un exemple courant est celui où, après un moment d’amélioration, on promet quelque chose à ses proches :”Aujourd’hui, ça va mieux. On va pouvoir sortir, se balader, profiter.” Et puis, sans prévenir, la maladie frappe de nouveau, parfois encore plus violemment, pendant l’activité ou juste avant de partir.
Cela peut être dévastateur, autant pour le malade, qui ressent une immense déception, que pour ses proches, qui ne comprennent pas ce revirement.
La déception des proches et la culpabilité des malades
Quand votre corps vous trahit ainsi, les proches peuvent poser des questions comme :”Mais tu allais bien, qu’est-ce qui a changé ?” ou même, “Tu ne veux plus sortir avec nous ?” Ces réactions ne sont pas toujours empreintes de jugement, mais elles rappellent combien la maladie est difficile à expliquer.
En tant que malade, cela peut engendrer une profonde culpabilité :
On culpabilise d’avoir donné de l’espoir à ses enfants ou à son entourage.
On culpabilise de devoir annuler ou changer ses plans au dernier moment.
Mais il est important de rappeler que ces “pauses fibromyalgiques” ne sont pas un retour à la normalité. Elles sont imprévisibles, limitées, et ne signifient pas que la maladie est sous contrôle.
Une leçon d’équilibre
“Peut-être êtes-vous arrivé(e) ici pour trouver une réponse claire. Mais la vérité est que ces moments de répit ne sont pas une solution, mais une pause que notre corps nous offre pour continuer à avancer. Ils ne signifient pas que la maladie disparaît, mais qu’elle nous laisse un instant de répit pour respirer.”
Profitez de ces moments. Prenez-les comme des victoires, sans culpabilité, et avec gratitude. Et rappelez-vous : vous n’êtes pas seul(e). Chaque jour de répit est une force. Chaque jour difficile, une preuve de votre résilience.
Le rôle des professionnels de santé : Une aide précieuse
La fibromyalgie est une maladie complexe qui nécessite souvent une prise en charge multidisciplinaire. Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes, il est essentiel de consulter un médecin pour un diagnostic précis. Chaque patient est unique, et un traitement qui fonctionne pour l’un peut ne pas convenir à un autre. Médecins généralistes, rhumatologues, neurologues et thérapeutes peuvent jouer un rôle complémentaire pour vous aider à trouver un équilibre entre soulagement des symptômes et qualité de vie. Même si la fibromyalgie reste incurable, les approches médicales et thérapeutiques en constante évolution offrent des pistes pour mieux vivre avec cette maladie.
Ce que la recherche nous apprend et l’importance d’espérer
Même si la fibromyalgie ne se soigne pas, la recherche continue de progresser :
Des thérapies émergent, comme la neuromodulation ou la thérapie par réalité virtuelle.
Les chercheurs explorent également les liens entre stress, sommeil et inflammation pour mieux comprendre les mécanismes des jours de répit.
Ces avancées ne nous donnent pas encore de réponses définitives, mais elles nourrissent l’espoir qu’un jour, la fibromyalgie sera mieux comprise et mieux prise en charge.
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout
J’espère que cet article vous a plu et qu’il a pu répondre à certaines de vos questions ou simplement vous apporter un peu de réconfort. Si vous avez envie de découvrir d’autres réflexions, partages ou informations sur la fibromyalgie et d’autres sujets qui me tiennent à cœur, je vous invite à explorer mon blog.
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Merci de faire partie de cette aventure. Sophie