Qu’est-ce que la fibromyalgie ?
Lorsque vous entendez pour la première fois ces mots : « Vous souffrez de fibromyalgie », de nombreuses pensées, sentiments et émotions vous traversent probablement l’esprit.
Vous vous demandez peut-être ce que c’est, pourquoi vous en souffrez, si votre état s’améliorera un jour, à quoi ressemblera votre vie désormais. Vous vous inquiétez peut-être de l’impact que cela aura sur votre travail, votre famille, vos loisirs, votre vie.
Vous ressentez peut-être même un certain soulagement de pouvoir enfin mettre un nom sur tous ces symptômes frustrants. Vous pouvez faire le deuil de votre ancienne vie, avec l’impression de ne plus jamais être la même personne.
Vous ressentirez probablement une combinaison intense de nombreuses émotions simultanées, et pour une bonne raison.
Aucun de ces sentiments n’est mauvais, aucun n’est juste non plus. Il n’y a tout simplement pas de bien ou de mal. Chacun de nous doit gérer son diagnostic à sa manière. Tout comme chacun de nous doit ensuite traiter et apprendre à vivre avec cette maladie à sa manière.
Qui est atteint de fibromyalgie ?
La fibromyalgie est l’un des troubles douloureux chroniques les plus courants. On estime qu’entre 200 et 400 millions de personnes dans le monde en souffrent.
On sait que la fibromyalgie touche davantage de femmes que d’hommes, et la plupart sont diagnostiquées à 30 ans ou plus. Il est toutefois important de garder à l’esprit que la fibromyalgie touche aussi bien des hommes que des enfants et des adolescents. Ne négligez pas vos symptômes, ni ceux de votre proche, sous prétexte que vous ou lui ne correspondez pas aux critères habituels de cette maladie.
Qu’est-ce que la fibromyalgie exactement ?
Selon la Mayo Clinic, « les chercheurs pensent que la fibromyalgie amplifie les sensations douloureuses en affectant la façon dont le cerveau traite les signaux de douleur. » Il a également été constaté que « la stimulation nerveuse répétée provoque des modifications dans le cerveau des personnes atteintes de fibromyalgie.
Ce changement implique une augmentation anormale des concentrations de certaines substances chimiques cérébrales qui signalent la douleur (neurotransmetteurs). De plus, les récepteurs cérébraux de la douleur semblent développer une sorte de mémoire de la douleur et
devenir plus sensibles, ce qui signifie qu’ils peuvent réagir de manière excessive aux signaux de douleur.»
Qu’est-ce que cela signifie ? En termes simples, nous ressentons plus de douleur qu’une personne en bonne santé moyenne. Notre corps interprète la pression comme une douleur ; il interprète une légère douleur comme une douleur intense. Notre corps ressent même de la douleur sans raison apparente.
Cela dit, de nombreux autres symptômes ne s’expliquent pas par cela.
Les symptômes de la fibromyalgie
Il existe une longue liste de plus de 100 symptômes possibles, ainsi que des maladies associées, qui sont fréquemment associés à la fibromyalgie.
Voici quelques-uns des symptômes les plus courants :
Douleur persistante dans tout le corps
Fatigue
Fatigue cognitive, aussi appelée « brouillard cérébral »
Raideurs articulaires
Raideurs et spasmes musculaires
Troubles du sommeil
Anxiété, dépression ou sautes d’humeur
Syndrome du côlon irritable (SCI)
Douleur à la mâchoire ou troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM)
Maux de tête
Déséquilibres hormonaux
Sensibilité à la lumière, au son, au froid et à la chaleur
Sensibilités cutanées
Mictions fréquentes ou douloureuses
Le processus de diagnostic de la fibromyalgie
Le chemin vers le diagnostic de la fibromyalgie peut être différent pour chaque personne. Mais pour beaucoup, c’est un chemin long et semé d’embûches. Personnellement, je souffre de fibromyalgie depuis l’enfance, mais je n’ai été diagnostiquée qu’à 22 ans.
J’ai passé des années à dire à différents médecins que j’avais mal, que je ne me sentais simplement pas bien. Ils trouvaient toujours une petite raison ou m’ignoraient complètement. J’étais convaincue que nombre de mes symptômes étaient normaux, ou simplement imaginaires.
Mais en vieillissant, ils se sont aggravés et sont devenus plus persistants. J’ai finalement dû accepter que quelque chose n’allait pas et que je devais trouver la cause. J’ai consulté un nouveau médecin. Je lui ai expliqué tous mes symptômes et depuis combien de temps ils duraient. Il a été le premier à vraiment m’écouter, le premier à reconnaître quelque chose de plus grave que des douleurs de croissance, un rhume ou une grippe.
Après avoir effectué plusieurs examens à son cabinet, tous négatifs, il m’a adressée à un rhumatologue. Ce dernier a également pris en compte mes nombreux symptômes et effectué une multitude d’analyses sanguines. Une fois de plus, toutes les analyses sanguines se sont révélées négatives. Elle a ensuite effectué le test des points sensibles, et lorsque j’ai ressenti des douleurs sur les 18 points, elle m’a diagnostiqué une fibromyalgie.
Le test des points sensibles, aussi appelé test des points de pression, n’est plus considéré comme le test de référence pour la fibromyalgie comme il l’était autrefois. La Mayo Clinic explique que cela s’explique par le fait que « les symptômes de la fibromyalgie peuvent apparaître et disparaître, de sorte qu’une personne peut avoir 11 points sensibles un jour, mais seulement huit le lendemain. De nombreux médecins de famille hésitent quant à la pression à appliquer lors d’un examen des points sensibles.
Si les spécialistes ou les chercheurs peuvent encore utiliser les points sensibles, d’autres recommandations ont été élaborées à l’intention des médecins généralistes. »
Page suivante : Plus d’informations sur le diagnostic de la fibromyalgie. Quelles sont les causes de la fibromyalgie ? Et comment la traite-t-on ?
Comment diagnostique-t-on la fibromyalgie ?
Les médecins prennent en compte un nouveau critère diagnostique :
Une douleur diffuse qui dure au moins trois mois
Elle s’accompagne d’autres symptômes tels que fatigue, réveils fatigués et confusion mentale
Aucune autre affection sous-jacente ne pourrait expliquer les symptômes
Votre médecin voudra s’assurer que vos symptômes ne sont pas causés par un autre problème ou affection sous-jacent
présentant des symptômes similaires. C’est pourquoi il effectuera probablement de nombreuses analyses de sang, vous posera de nombreuses questions et procédera même à un examen physique.
Il recherchera des maladies rhumatismales telles que la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome de Sjögren et le lupus, qui peuvent initialement se manifester par des douleurs généralisées.
Les problèmes de santé mentale, comme la dépression et l’anxiété, provoquent fréquemment des douleurs généralisées qui ressemblent aux premiers stades de la fibromyalgie.
Il pourra également rechercher des troubles neurologiques, comme la sclérose en plaques et la myasthénie grave. Cela est dû au fait que la fibromyalgie provoque chez certains des engourdissements et des picotements, imitant les symptômes de ces troubles neurologiques.
Il est important de s’assurer que ces maladies ne sont pas la cause de vos symptômes actuels.
Quelles sont les causes de la fibromyalgie ?
Bien que la cause exacte de la fibromyalgie ne soit pas entièrement comprise, plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’origine de cette maladie mystérieuse.
La génétique. Il semble y avoir une composante génétique à la fibromyalgie, car elle est fréquemment observée au sein de groupes familiaux, bien qu’elle ne soit généralement pas considérée comme héréditaire.
Certaines infections. Certaines infections, comme l’hépatite C, le virus d’Epstein-Barr, la maladie de Lyme et le parvovirus, ont été observées comme déclencheurs de la fibromyalgie.
Une blessure ou un traumatisme physique. Dans de nombreux cas, des blessures, comme un accident de voiture, peuvent déclencher la fibromyalgie.
Un traumatisme émotionnel. Dans certains cas, un traumatisme psychologique, un stress émotionnel important ou des abus, ainsi qu’un trouble de stress post-traumatique (TSPT), semblent être des facteurs contributifs à la fibromyalgie.
Maladies auto-immunes. La fibromyalgie est fréquemment observée chez les personnes déjà atteintes d’une maladie auto-immune, telle que la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, l’arthrose et la spondylarthrite ankylosante.
Dans de nombreux cas, les personnes atteintes de fibromyalgie présentent plusieurs des facteurs mentionnés ci-dessus.
Comment la fibromyalgie est-elle traitée ?
Il existe différentes façons de traiter la fibromyalgie. Il est important de garder à l’esprit que chaque personne est différente et qu’il faut trouver le traitement qui lui convient. Dans la plupart des cas, une combinaison de traitements est nécessaire pour traiter les nombreux symptômes de la fibromyalgie.
Avant d’essayer un nouveau médicament ou d’autres traitements, il est préférable de consulter votre médecin et de vous renseigner afin de vous assurer qu’il n’interfère pas avec d’autres médicaments ou d’autres affections dont vous souffrez.
Parmi les méthodes les plus courantes pour traiter la fibromyalgie, on trouve :
Les médicaments. Plusieurs médicaments peuvent aider à soulager certains symptômes de la fibromyalgie. Il existe des analgésiques sur ordonnance et en vente libre. Certains médicaments, initialement développés pour la dépression et les troubles épileptiques, ont également permis de soulager la douleur liée à la fibromyalgie chez certains patients. Les relaxants musculaires peuvent également être bénéfiques pour réduire la raideur musculaire et améliorer la quantité et la qualité du sommeil.
Les vitamines et les compléments alimentaires. Il est fréquent que les personnes atteintes de fibromyalgie présentent des carences en vitamines et minéraux essentiels. Une analyse sanguine permet de vérifier les carences en vitamines et minéraux. De nombreuses personnes ont constaté un soulagement de certains de leurs symptômes grâce à la prise de compléments de vitamine D, de magnésium ou de potassium.
Certains ont également bénéficié de la prise de 5-hydroxytryptophane (5-HTP) et de S-adénosyl-L-méthionine (SAMe). Ces compléments naturels ont parfois permis de réduire de nombreux symptômes de la fibromyalgie. Un somnifère naturel peut également être bénéfique pour certains, favorisant ainsi un meilleur repos, ce qui contribuera à soulager de nombreux symptômes, notamment la douleur, la fatigue, le brouillard cérébral et favorisera une meilleure humeur.
L’exercice. À première vue, l’exercice et la fibromyalgie ne font pas bon ménage. Pourtant, il a été maintes fois prouvé qu’une certaine forme d’exercice est nécessaire pour traiter efficacement la fibromyalgie. Nombreux sont ceux qui ont constaté les bienfaits des étirements doux, comme le Pilates. D’autres ont constaté que la musculation était utile pour réduire la douleur et améliorer leur bien-être général. L’aquagym s’est également avérée bénéfique pour de nombreuses personnes. On pense qu’elle est encore plus efficace que d’autres exercices pour améliorer la douleur, le sommeil, l’humeur générale et l’agilité. Chaud et/ou froid. L’utilisation de coussins ou de couvertures chauffants, de bouillottes ou de poches de glace s’est avérée utile pour de nombreuses personnes. Chaque personne est affectée différemment par le chaud et le froid ; il est donc essentiel de trouver la solution la plus adaptée à vos besoins.
Des études récentes publiées dans Scientific Reports détaillent une étude sur la synchronisation explosive (SE) dans les données cérébrales humaines, ce qui pourrait éclairer la cause des troubles douloureux chroniques, tels que la fibromyalgie.
« Pour la première fois, cette recherche montre que l’hypersensibilité ressentie par les patients souffrant de douleurs chroniques pourrait résulter de réseaux cérébraux hypersensibles », explique Richard Harris, Ph. D., professeur agrégé d’anesthésiologie à Michigan Medicine, au sein du Centre de recherche sur la douleur et la fatigue chroniques. « Les sujets présentaient des pathologies similaires à celles d’autres réseaux soumis à une synchronisation explosive.»
Dans la SE, un faible stimulus peut entraîner une réaction coordonnée au sein du réseau, semblable à la réaction d’une panne de courant, qui coupe brusquement tout, ou à celle d’une crise, qui le réactive brusquement. Cela constitue une piste prometteuse pour une meilleure compréhension du développement de la fibromyalgie. « Contrairement au processus normal de connexion progressive de différents centres cérébraux après un stimulus, les patients souffrant de douleur chronique présentent des pathologies qui les prédisposent à une connexion brutale et explosive », explique UnCheol Lee, Ph. D., physicien et professeur adjoint d’anesthésiologie à Michigan Medicine.
Les chercheurs ont enregistré l’activité électrique cérébrale de 10 femmes atteintes de fibromyalgie. Les résultats ont révélé une hypersensibilité et une instabilité des réseaux cérébraux. Ils ont également constaté une forte corrélation entre le degré de stimulation électrique et l’intensité de la douleur chronique rapportée par les patientes lors des tests EEG.
Après avoir utilisé des modèles informatiques d’activité cérébrale pour comparer les réponses des patients atteints de fibromyalgie à celles des patients normaux, les chercheurs ont découvert que le modèle fibromyalgique était plus sensible à la stimulation électrique que le modèle sans stimulation électrique.
Qu’est-ce que tout cela signifie ? Cela pourrait potentiellement contribuer à orienter les futurs traitements de la fibromyalgie ! Apprendre à vivre avec la fibromyalgie
Vivre avec la fibromyalgie est sans aucun doute un défi, et il serait malhonnête de prétendre le contraire. Mais il existe des moyens de réduire l’emprise de la fibromyalgie sur votre vie.
J’ai constaté que l’équilibre est crucial dans la vie avec la fibromyalgie. Il est essentiel de trouver un équilibre entre l’acceptation de la maladie et l’espoir d’un soulagement. Il est essentiel de trouver un équilibre entre l’activité et le repos. Il est essentiel de trouver un équilibre entre le réalisme et une vision positive. Il est essentiel de trouver un équilibre entre prendre soin de sa santé et prendre soin de sa famille et de ses amis.
Vivre avec la fibromyalgie est comme un tout nouveau monde pour beaucoup de personnes. Cela exige une nouvelle façon de penser et de faire les choses. Cela n’est pas forcément une mauvaise chose. Un changement de perspective peut être positif.
S’attarder sur les aspects négatifs de la fibromyalgie, sur le passé ou sur l’impression que les autres ont une meilleure santé ne vous aidera en rien. Cela ne veut pas dire que penser positivement vous guérira, ce n’est pas le cas, mais cela peut faciliter l’adaptation à votre nouvelle situation. Une attitude positive peut également améliorer votre humeur et réduire votre stress.
L’annonce d’un diagnostic de fibromyalgie peut être alarmante. Il est bon de se rappeler qu’il existe des moyens de faire face à la situation et que vous n’êtes jamais seul. Des millions de personnes dans le monde vivent avec succès leur vie avec la fibromyalgie, et vous pouvez en faire autant !
